Le DU Métier Facilitateur, l’apprentissage par la pratique

Le DU Facilitateur du Faclab casse les codes pour créer de nouvelles méthodes pédagogiques et organisationnelles.

Casser les codes

Sur la forme tout d’abord, oubliez la classique salle de classe avec de longs rangs de tables et de chaises bien alignées devant le professeur, la rentrée se fait autour d’un café assis dans un canapé, le tutoiement et la proximité sont spontanés et facilités par l’agencement de la salle. Les présentations de chaque étudiant donnent lieu à des partages d’expériences dans un cadre d’écoute active et de bienveillance.

Un temps important est consacré à la visite du lieu qui permet de s’en imprégner, les machines ne sont qu’un accessoire pour présenter les projets et la communauté. Oubliez l’imprimante 3D et la découpeuse laser, apprenez sur ce qui peut être fait et surtout avec qui. Ponctuée de nombreuses anecdotes, les valeurs et différentes visions des fablabs sont distillées afin que les étudiants puissent construire leur propre analyse critique.

Cette façon de casser les codes bouscule les cadres habituels en créant un environnement nouveau propice à faire émerger de nouvelles méthodes et organisations.

Instaurer une horizontalité

Les cours, donnés par des intervenants professionnels et hétéroclites, consistent à pouvoir appréhender l’univers des fablabs et développer sa propre vision de ces écosystèmes. Les méthodes pédagogiques traditionnelles sont déconstruites pour laisser place aux débats et échanges.

Une approche ascendante (bottom-up) est mise en place, les fabmanagers définissent un cadre souple et facilitent son application mais tout le programme se discute et s’affine en fonction des échanges et des propositions. Cette co-construction fait ruisseler les mécanismes propres à la facilitation faisant naitre l’autonomie, la responsabilisation et l’implication des étudiants.

Apprendre par le faire

Sur le fond, oubliez les agendas chargés de 150 heures par mois, le programme se compose d’une semaine de cours par mois, ce qui peut paraitre peu mais qui s’avère au final très chargé !

L’initiation à l’ensemble des machines de fabrication numérique est bien sûr prévue mais le programme consiste principalement à appréhender les fablabs et les mécanismes de la facilitation sous tous leurs aspects :

  • réaliser un journal de bord afin d’intégrer l’importance de la documentation et du partage d’expérience,
  • conduire un projet d’atelier à destination de la communauté du lieu pour apprendre à animer un groupe et insuffler une dynamique collective,
  • organiser une table ronde pour appréhender le travail collaboratif et la nécessité de faire connaitre l’événement à un large public,
  • réaliser un projet personnel permettant de nourrir sa réflexion sur les enjeux au sein des fablabs et mettre en pratique les compétences acquises,
  • entrer en contact avec un fablab à l’étranger pour s’inscrire dans la notion de réseau,
  • trouver un stage pour découvrir les différents types de fablabs et leurs méthodes de facilitation…

Tous ces projets sont tournés vers l’apprentissage par la pratique dans un cadre collaboratif pour concevoir la facilitation sous tous ses aspects.

Créer une dynamique collective

Cette façon de casser les codes et de mettre en place une horizontalité entre fabmanagers, intervenants et étudiants engendre beaucoup de questionnements et parfois de doutes dont il ressort une dynamique collective où chacun apprend à se connaitre, à travailler ensemble et devient in fine acteur de la formation.

Cela incite les étudiants à être force de proposition sur l’organisation, à échanger sur leurs compréhensions des projets, à partager leurs visions et trouver des consensus sur les différents angles d’approches possibles. Il découle de ce cadre déstructuré beaucoup d’agilité et de créativité quant aux approches de chaque projet ainsi qu’aux moyens de communication et de documentation mis en œuvre.

Fédérer autour de mythes collectifs

Cette dynamique collective est également confortée par des mythes collectifs répétés par les différents intervenants à travers les petites histoires qui ont fait la grande Histoire des fablabs. Tels les contes de fées de notre enfance, les histoires et légendes liées aux fablabs permettent de renforcer une culture commune. Ces mythes d’identification deviennent fondateurs, ils permettent de fédérer et de créer une cohérence entre membres ayant une vision différente.

La facilitation par le faire

La méthodologie du DU Facilitateur repose sur un principe fondamental, la propriété d’auto-organisation de tout être vivant. Dans le vivant, il y a auto-organisation lorsque l’organisation a été perturbée engendrant des interactions d’où émerge de nouvelles propriétés.

Tels les atomes qui s’assemblent pour engendrer des molécules aux caractéristiques nouvelles, les synergies créées entre étudiants dans ce cadre nouveau génèrent des capacités d’auto-organisation, d’innovations et de créativités fondamentales pour appréhender la facilitation.

Comme dans le roman « La Longue Terre », aux étudiants de se saisir de ce « Passeur » qu’est le DU pour découvrir l’étendue des vastes mondes de la facilitation…

3 commentaires

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s